Drapeau jaune
Un comportement est classé jaune (légèrement problématique) (1) en l’absence d’un consentement mutuel clair ou (2) si une forme modérée de contrainte ou de pression est exercée, ou (3) s’il y a une légère inégalité en termes d’âge, de maturité ou de développement. De même, un comportement (4) pas tout à fait adéquat par rapport à l’âge ou au développement, (5) pas tout à fait adéquat par rapport au contexte ou (6) potentiellement autodestructeur est classé jaune. Un comportement jaune est relativement « normal » dans un développement sexuel sain, car explorer et repousser les limites fait partie du processus de développement.

La plupart des jeunes vivent des situations à connotation sexuelle ou participent à des jeux sexuels en groupe. Un groupe peut parfois aider un·e jeune à surmonter sa timidité ou sa gêne, mais il peut aussi faire pression et le·la pousser à faire des choses qu’il·elle n’a pas envie de faire ou pour lesquelles il·elle n’est pas prêt·e. Un groupe peut également lui fournir une excuse pour avoir un comportement sexuel problématique envers un·e autre jeune. Dans les études sur la criminalité sexuelle, les garçons (ce sont les principaux concernés) invoquent différents motifs: faire une blague, être cool, faire partie d’une bande, obtenir un statut ou fanfaronner.
- Consentement : +/- OK. On ignore si la fille est d’accord ou si le garçon a donné son consentement éclairé.
- Plein gré : +/- OK. On ignore si le garçon veut toucher la poitrine de la fille. Tou·te·s deux peuvent être soumis·e·s à une pression dans le cadre de ce jeu.
- Égalité : +/- OK. Les jeunes sont sur un pied d’égalité mais une pression du groupe envers l’un·e peut créer une inégalité.
- Adéquat à l'âge/au développement : OK. Les jeux sexuels sont normaux à cet âge.
- Adéquat au contexte : -OK. Le comportement se déroule dans l’intimité de la chambre et au sein d’un groupe d’ami·e·s.
- Respect de soi : +/- OK. Ce comportement risque de porter atteinte au respect de soi des jeunes. Ils·elles se sentiront peut-être mal à l’aise par la suite.
Exemple de réponse :
- Envers le garçon et la fille : « Jouer à un jeu qui vous oblige à faire des choses que vous ne pouvez pas refuser, c’est amusant? Tant que vous avez envie de faire l’action qu’on vous impose, tout va bien. Mais vous ne devez surtout pas vous sentir obligé·e·s de participer à quelque chose qui ne vous plaît pas. Si le groupe fait pression sur vous, il y a quelque chose qui ne va pas. Du coup, vous avez le droit de refuser l’action qui vous est imposée. »
- Envers les autres jeunes : « Le jeu consiste à défier quelqu’un à faire une action, il n’y a aucun problème à cela. Par contre, vous ne pouvez pas faire pression sur d’autres personnes pour qu’elles fassent quelque chose de sexuel qui leur déplaît. Que pouvons-nous décider à ce sujet? »
- Envers l’accompagnateur·trice : « Les jeunes multiplient les expériences, parmi lesquelles des jeux suggestifs. Mais obliger quelqu’un à faire quelque chose est inacceptable. Précisez-le au garçon et assurez-vous qu’il fixe des limites à son comportement. »
- Politique : Efforcez-vous de garder à l’esprit le développement sexuel normal et d’enseigner aux jeunes les types de comportements qui sont acceptables ou problématiques.